C’était en 2020. Après des années à souffrir pendant mes cycles et hors cycles et à en parler à mon médecin peu compatissant, j’ai fini par vraiment lui dire qu’il fallait faire des examens.
Il a accepté de me prescrire une écho en me disant « ça doit être un petit polype, rien de bien méchant » histoire que j’arrête de l’embêter avec cela. Moi, je ne connaissais que très peu l’endométriose et j’étais à des kilomètres d’imaginer que c’était cette maladie qui me ruinait la vie. J’avais juste accepté que je devais avoir mal et que c’était normal. Que mes problèmes digestifs aussi étaient normaux. Le plus grave dans tout cela, c’est que quelques mois avant le diagnostic d’endo, on m’a retiré la vésicule, car soi-disant, elle était la raison de mes problèmes digestifs. Évidemment la retirer n’a rien changé. Les médecins n’avaient pas pensé à la corrélation possible avec les douleurs de règles intenses. Je leur en veux.
Par chance, le jour de l’échographie, je suis tombée sur un vieux radiologue qui très gêné et délicat, m’a dit qu’il pensait voir de l’endométriose à l’image. Ce fut un électrochoc et le début de beaucoup d’examens. Pour mon docteur, il ne fallait pas s’affoler, « l’endométriose, c’est vraiment bénin, ne vous inquiétez pas ». J’avais choisi de faire sans lui. S’en est suivi un parcours du combattant pour trouver des médecins compétents qui connaissent la maladie. Quasiment 3 ans d’errance à refuser qu’on me dise des bêtises.
Et puis dans ma malchance j’ai eu une chance de dingue, on m’a présenté à un grand professeur en endométriose. Il m’a prise au sérieux, m’a écoutée et rassurée. J’ai traversé la France avec ma mère pour qu’il m’opère en 2023. Aujourd’hui il m’a rendu ma vie. Je lui serai éternellement reconnaissante.